Annonce fracassante cette semaine au sein de la famille royale britannique. Le prince Harry et son épouse, Meghan Markle, ont annoncé vouloir faire un pas de côté et mettre la monarchie au second plan de leur vie. Une vie qu’ils s’imaginent, en partie, Outre-Atlantique. Et dans tout ça, quelle vision garde-t-on de la petite Meghan ? Une femme qui aurait entre ses mains toutes les décisions concernant son mari, une sorcière qui tire les ficelles ? Ou une femme engagée qui a décidé de mener sa vie, loin des tabloids, qui trouvent racine dans une société encore empreinte de patriarcat ?
L’annonce a fait l’effet d’une bombe. Au sein de la famille, d’abord, car les rumeurs racontent que la Reine elle-même n’était pas au courant de cette décision. Et dans l’opinion publique et médiatique, ensuite, où deux camps d’opinons s’opposent clairement : ceux qui la traitent de tous les noms d’oiseaux, et ceux qui soutiennent leur démarche de vie.
Pour ton plus grand plaisir (ou dégoût), voici quelques commentaires relevés sur le post Instagram du couple. Et clairement, ils ne font pas l’unanimité. Et tout est bon pour les blâmer : l’Australie brûle, c’est le Bday de Kate, ta mère Diana n’est jamais partie ELLE…




Une autre partie des critiques, loin d’être minoritaire, visait principalement Meghan Markle.
People say I’m too critical of Meghan Markle – but she ditched her family, ditched her Dad, ditched most of her old friends, split Harry from William & has now split him from the Royal Family.
— Piers Morgan (@piersmorgan) 8 janvier 2020
I rest my case. pic.twitter.com/xgKLTt2Y0Z
Ce vendredi, Stéphane Bern déclarait : « Elle l’a stabilisé, l’a posé, mais il est sous sa coupe. Il fait ce que sa femme désire. Il a peut-être une personnalité influençable. ». Chez In’fluence, on a tiqué sur ce commentaire. L’Américaine est pour beaucoup visualisée comme arriviste, imperméable au sacro-saint code et valeurs de la royauté anglaise. Et si ça s’inscrivait dans quelque chose de plus large ?
L’origine du mal
En réalité, Meghan est la cible des critiques depuis les débuts de son histoire avec le Prince. Sexisme, racisme, machisme, les plus belles paroles de notre société se sont déchainées. L’affaire ira si loin que le Prince Harry posera une plainte auprès de l’Association des Journaux anglais. Un conte de fées, vous avez dit ?
Face à la Duchesse Kate Middleton, la duchesse de Sussex est loin de faire l’unanimité. Sans valeurs, passé sombre (un divorce, rendez-vous compte), un penchant évident pour la liberté et une forte jalousie pour la Duchesse, tout y passe.
Cette presse ne supporte pas bien que cette femme ne se plie pas aux règles de discrétion, non-écrites mais bien établies de la vie royale : elle revendique ses origines afro-américaines, s’est mariée à 35 ans, et avait déjà une carrière et une notoriété bien à elle, avant de rencontrer son mari.
Sonia Delesalle-Stolper, journaliste pour Libération.
Indépendante, mais pas que. Il faut, malheureusement, ajouter à cela que Meghan Markle est une femme racisée. Ce qui semble encore avoir du mal à passer en 2020. Pour ne donner que quelques exemples, le Daily Mail avait qualifié son ADN « d’exotique » et un présentateur radio de la BBC comparait son fils, Archie, à un chimpanzé.
Casual racism is alive & well.
— Alan Mehdizadeh (@alanmehdizadeh) 8 mai 2019
‘Celebrity’ Danny Baker depicts the royal baby Sussex as a monkey. Excellent. We’ve come so far.
It’s fair to say the monkey in the photo is a lot smarter than Danny Baker, and a lot better looking, too. pic.twitter.com/t6OFFR5wxW
Ce qui semble tant gêner les moeurs, c’est sa liberté, et sa couleur. De ce point de vue là, il n’est plus étonnant que le couple planifie de s’éloigner des médias britanniques.
Le diable est une femme ?
Lorsque que Stephan Bern déclare que le Prince serait « sous sa coupe », il place avant tout la jeune mariée dans une position de manipulatrice, forcément diabolique. Un schéma qui rime avec l’image tant cultivée par nos société de la femme vénale, manipulatrice, perverse et empreinte du péché, et selon laquelle l’homme serait forcément influençable, lavé de toute responsabilité et infantilisé.
Certaines femmes, en plus d’être nées femme, portent le fardeau d’autres caractéristiques, comme c’est le cas ici. Meghan Markle est née d’une mère noire, teintée d’origines afro-américaines. Il peut paraître, pour certain·e·s, hâtif de parler de racisme. Hors, ce dont il faut voir la preuve par ce cas précis, c’est qu’évoluer en tant que femme racisée dans la sphère publique présente un certain nombre d’obstacles qui ne se présenteraient pas à d’autres.
En réalité, ce que les critiques envers Meghan Markle dépeignent surtout, c’est un tableau nauséabond, raciste et sexiste d’une personnalité féminine dans une société toujours empreinte du patriarcat.